Dans son discours de lancement de campagne, le nouvel ancien chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, est revenu sur la durée de la campagne électorale. Il est vrai qu’au Canada, contrairement à d’autres démocraties occidentales, nous n’avons pas l’habitude de connaître des campagnes si longues.
Certes, à partir du moment où l’on choisi des dates de scrutins fixes et non au bon plaisir du parti au pouvoir, il faut s’attendre à ce genre de situation. Aujourd’hui, mais aussi pour toutes les élections à venir.
Je n’ai pas trop de problème à ce que l’on débatte sur le sujet. C’est quelque-chose de tout à fait normal et je pense qu’il y a effectivement matière à discussions. Puis dans le fond, c’est un sujet tout trouvé pour un premier jour de campagne, une sorte de tour d’échauffement avant d’aborder, je l’espère, de vrais sujets.
Mais là où Duceppe dérape souvent, c’est dans les épithètes, les invectives… on dirait qu’il s’efforce toujours d’agir en bulldog. Vociférant en arrière de son pupitre, tel un curé exaspéré qui ferait la leçon à ses ouailles.
Gilles Duceppe parle donc d’indécence… cette campagne qui, par sa longueur, serait “indécente” et favoriserait le parti au pouvoir.
Ne vous y trompez pas. Avant, c’est-à-dire avant les élections à dates fixes, il aurait trouvé “indécent” que le parti au pouvoir choisisse la date du scrutin. Aujourd’hui, c’est “indécent” qu’il puisse choisir la date de lancement de campagne. Quoiqu’ils fassent, ils auront tort, de toute façon.
Sauf que le nouvel ancien chef du Bloc a l’indécence facile… et aussi, une sacrée grosse dose d’hypocrisie ! Ainsi, depuis environ une semaine, Gilles et son nouvel ancien ami, Pierre-Karl, inondent les réseaux sociaux de photos et de slogans en faveur du Bloc Québécois. Oh ! Elles sont bien sympas ces photos ! Pierre-Karl, tout sourire, bras-dessus, bras-dessous avec Gilles, dans leur périple bucolique qu’ils font à travers la province. C’est amusant.
Mais ne dites pas qu’ils n’étaient pas, déjà, en campagne électorale ! Ou alors, vous nous prenez pour des caves.
Même chose pour Thomas Mulcair et Trudeau junior.
On la connaît la date : c’est le 19 octobre. C’est normal que plus la date approche, plus les politiciens s’activent dans les réunions publiques, les rassemblements populaires et sur les réseaux sociaux. Le plan de bataille de chaque parti est prêt depuis longtemps déjà. Ok, dîtes que la campagne est trop longue, mais ne me dîtes pas que vous attendiez l’annonce de ce matin pour la commencer ! Soyons sérieux.