Parfois, l’on découvre de belles petites perles. De petites phrases qui nous démontrent, malheureusement, que les médias d’informations sont peuplés de petits « commissaires politiques », hargneux et donneurs de leçons. Mais comme ce sont des professionnels aguerris, les sous-entendus idéologiques sont souvent subtils ou noyés dans une longue litanie de justifications… d’où moins, pour le commun des mortels.
Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, sans doute sous l’effet du soleil sud-africain, un de ces « commissaires politiques » se lache et se découvre au grand jour !
Aujourd’hui, Vincent Marissal de La Presse, ne fait pas dans le subtil, bien au contraire, il avance tel un gros éléphant dans un magasin de la plus fine porcelaine.
Vincent Marissal donc, actuellement à Johannesburg, va à la rencontre de l’intelligentia sud-africaine et réalise une entrevue avec un certain Tumi. Vous ne connaissez pas Tumi ? Quoi ? Pourtant, Tumi est une référence en ce qui concerne la géopolitique ! Ben… en tout cas, c’est ce que je comprends au vu de l’article de Vincent Marissal, qui a l’air de s’intéresser aux opinions de ce Tumi, lorsqu’il est question du Canada et de son premier ministre. Vu que son opinion est suffisamment importante pour figurer dans un grand quotidien, cela va de soit que Tumi doit faire partie de ces références que l’on consulte, lorsque l’on veut un avis éclairé sur la politique de tel ou tel pays.
Vous l’avez deviné donc, Tumi est un rappeur. Et comme pour appuyer sur « l’importance » du personnage, Vincent Marissal nous dit qu’il est « très en vogue ». Alors si Vincent Marissal nous parle d’un rappeur « très en vogue », il est normal d’ouvrir grand nos yeux et de bien lire ce qu’il nous dit.
Tumi, sachant que Vincent Marissal vient du Canada, demande au journaliste chevronné : « Vous avez toujours ce gars de droite au Canada ? ». Celui-ci s’empresse de préciser (pour les quelques ignorants que nous sommes) : « Il parlait de Stephen Harper, évidemment »… Ah bon ? Il parlait de Stephen Harper ? Vraiment ?
Mais le plus ridicule n’est pas là. Non, Marissal n’ayant vraiment plus aucune crainte vis-à-vis du ridicule, s’enfonce et termine son texte par : « Y’a pas à dire, le Canada a une sacrée belle image à l’étranger… »
Harper est de droite donc, selon Marissal, l’image du Canada est ternie. Celle-là est vraiment, mais vraiment d’un pathétisme incroyable. Je ne sais pas si je dois juste éclater de rire ou simplement être atterré ! Mais je préfère en rire…
Imaginez si un journaliste ou un blogueur avait osé écrire : « Avec un président démocrate, y’a pas à dire, les États-Unis ont une sacrée belle image à l’étranger… » (sur un ton ironique, cela va de soi). Là, on aurait instantanément parlé de racisme, on aurait dit que le rapport entre le parti et l’image d’un pays n’a rien à voir, qu’il s’agit d’élections libres et que les Étasuniens ont choisis démocratiquement leurs représentants…bref, on aurait appelé le journaliste à « fermer sa gueule ».
Mais le problème, à mon sens, ce que lorsqu’on parle d’image du Canada dans le monde, image qui semble très importante aux yeux de Vincent Marissal, on ne peut que se souvenir de Jean Chrétien. Jean Chrétien était ridiculisé dans le monde entier. Il était parodié, imité, caricaturé… personne ne le prenait au sérieux. Jean Chrétien ? C’était « une joke » !
Mais pas pour Vincent Marissal. Non, c’est juste depuis que nous avons un premier ministre « de droite », que l’image du Canada devient importante. Et vu qu’il est « de droite », c’est clair que cette image ne peut pas être bonne.
Vincent Marissal n’en est pas à son « coup d’essai »
Lundi dernier, Vincent Marissal nous avait également gratifié d’une autre belle petite perle journalistique. Le 28 juin donc, Vincent Marissal se plaignait du fait que le bureau du premier ministre noyait les journalistes de communiqués, mais également (et surtout) de photographies et de vidéos de Stephen Harper !
De là, Vincent Marissal nous parle de « culte de la personnalité« , n’hésitant pas à faire le parallèle entre Harper et un dictateur, même s’il fait mine, hypocritement, de balayer la comparaison du revers de la main une phrase auparavant. Du coup, pour Marissal, Harper ne peut pas être comparé à un dictateur, mais en même temps, il le peut ! Faut savoir Marissal, c’est-tu un dictateur ou s’en est pas un ?
Le problème dans cette histoire, c’est que Vincent Marissal se plaint du nombre de vidéos et de photographies de Stephen Harper qui sont envoyées aux « journaleux »… alors que nous sommes en 2010, l’ère de l’internet, des réseaux sociaux, du partage d’informations, de photos, de vidéos… Mais surtout, ce que fait Stephen Harper, un certain Barack Obama le fait, mais d’une manière bien plus importante ! Barack Obama, ses comptes Facebook, Twitter, Flickr… Barack Obama, qui paratge ses photos dans le Bureau Ovale, à Camp-David, en déplacement…
Si Stephen Harper peut être comparé à un dictateur à cause d’un soi-disant culte de la personnalité, quand est-il de Barack Obama qui jouait déjà avec son image bien avant même qu’il ne soit élu ! De plus, je « suis » quelques personnalités étrangères sur Twitter et autres médiums, et je dois dire qu’ils partagent TOUS des photographies et des vidéos de leurs activités. Serait-on entourré de dictateurs monsieur Marissal ?
Pour rappel, voici les dernières perles de notre « commissaire politique » :
- « Harper et le culte de la personnalité » (28 juin 2010)
- « Ce gars de droite… » (2 juillet 2010)