Voilà que les blogueurs et les médias, arrivent à manquer de superlatifs, concernant les dernières acquisitions du tricolore. “Extreme makeover” pouvait-on lire, à même la version anglaise, du site officiel du Club de Hockey Canadien !
C’est, en effet, une véritable métamorphose. Métamorphose logique, puisque pas moins de dix joueurs se libéraient de leur contrat mercredi dernier, mais métamorphose que l’on n’attendait (presque) plus, tant Bob Gainey, nous avait habitué à user de beaucoup de prudence ces dernières années.
Néanmoins, il ne restait pas grand choix au directeur-général de la formation montréalaise. Komisarek, quoiqu’on en dise, mourait d’envie de tester le marché des joueurs autonomes et ce, dès la fin de la saison. On pourrait néanmoins se demander, quelle mouche a piquée l’ancien numéro 8 du CH, d’aller franchir le Rubicon en allant jouer avec les Maple-Leafs de Toronto !
Une nouvelle ère pour le Canadien
Du côté de Saku Koivu, difficile de dire s’il souhaitait vraiment finir sa carrière ici, mais, bien honnêtement, il fallait tourner la page. Évidemment, personne de suffisamment censé, ne pourra critiquer l’engagement de l’ancien capitaine pour son équipe. Mais ses blessures, les séquelles laissées suite à son cancer, sans oublier, bien évidemment, son âge, avaient fini par amoindrir sérieusement son potentiel et son endurance. Il fallait tourner cette page, voilà qui est maintenant fait.

Pour Alex Kovalev, et ce malgré ses 35 ans, il aurait pu encore rendre de précieux services au Canadien, surtout en avantage numérique où il n’avait pas son pareil pour loger la rondelle dans un des coins supérieurs du but adverse. Il est clair que même s’il m’a parfois fait rager, surtout à cause de son manque de constance, il va me manquer. Kovalev était l’un des joueurs le plus agréables à regarder manier la rondelle et ce, toutes équipes confondues. Certes, ce n’était pas un joueur “étoile”, mais c’est un de ce qui s’en rapprochait le plus, quoiqu’on puisse en dire.
N’oublions pas Robert Lang qui, s’il ne met pas fin à sa carrière, ne devrait plus pouvoir jouer longtemps dans la ligue nationale. Robert Lang n’aura néanmoins pas à rougir de ses performances de la dernière saison. Car, malgré son âge, il a contribué aux succès de l’équipe, jusqu’à sa blessure au tendon d’Achille.
Les départs de Koivu (34 ans), Kovalev (35 ans) et Lang (38 ans), même si l’on pourra toujours trouver de bonnes raisons pour qu’ils demeurent dans la formation, donnent aussi (et surtout), le signal à du changement et à un certain rajeunissement.
Seul bémol à cette métamorphose, le départ de Alex Tanguay. Ce n’est un secret pour personne, je l’avais placé au sommet, de ma liste de joueurs à signer en priorité, pour le Canadien. Tanguay, malgré ses blessures à l’épaule, avait démontré un sens du jeu incomparable et des talents de passeurs exceptionnels. Certes, comme l’a mentionné Bob Gainey lors de son point de presse, il risquait de faire “double emploi” avec l’arrivée de Scott Gomez.
Métamorphose à l’attaque
D’ailleurs en parlant des nouveaux venus, ceci à commencé mardi dernier avec l’échange impliquant Christopher Higgins, Ryan McDonagh, Pavel Valentenko et Doug Janik, en retour de Scott Gomez, Tom Pyatt et du défenseur Michael Busto des Rangers de New-York.
On le saura plus tard, mais la venue de Scott Gomez allait servir d’appât, dès le lendemain, afin de convaincre d’autres joueurs d’importance, à rejoindre la formation montréalaise.
Du haut de ses 5’11 et de ses 200 livres, Scott Gomez ne ressemble néanmoins pas au “gros” joueur de centre que le Canadien recherche depuis des années. Malgré tout, il est plus jeune et d’un plus gros gabarit que Saku Koivu. De plus, en neuf ans dans la LNH, Scott Gomez n’a jamais manqué plus de dix matches durant une saison (2006-2007, il n a joué 72 matches avec le New-Jersey). Scott Gomez est un joueur rapide, un très bon fabriquant de jeu, qui saura toujours comment amener la rondelle en zone adverse.
Avec l’arrivée de Scott Gomez dans l’équipe, l’option Brian Gionta, son grand ami et ancien coéquipier, devint une possibilité très réaliste. Brian Gionta, outre le fait d’avoir gagné la coupe Stanley avec les Devils, avait également connu ses meilleures années en jouant au côté de Scott Gomez. Bob Gainey souhaite donc recréer cette chimie la saison prochaine en reformant ce duo explosif.
Mais la surprise ne venait pas de la signature de Brian Gionta, par contre, l’arrivée de Mike Cammalleri provoqua un certain étonnement chez les observateurs et les analystes de hockey. Personne n’a vraiment vu arriver cette nouvelle acquisition. Et je vais vous le dire bien honnêtement, j’en avais un peu rêvé, sans vraiment sérieusement y croire. Mike Cammalleri devenu autonome, joueur qui a toujours évolué dans l’association de l’Ouest, je ne trouvais pas vraiment de bonnes raisons qui aurait pu le faire déménager à Montréal… et pourtant !

De son aveu même, c’est également le fait de trouver ici un bon joueur comme Scott Gomez, qui l’a convaincu de signer pour le Canadien. Bref, la stratégie de Bob Gainey a fonctionné.
Car enfin, j’entends encore les fines bouches, les commentateurs de salon, les “feuseux” d’opinions qui déblatèrent encore et toujours sur les décisions de Bob Gainey. Un jour, lui reprochant de ne pas suffisamment agir et un autre jour de “trop” chambouler l’équipe ! On retrouvera donc les mêmes piteuses mines qui jouent leur plus beau rôle, c’est-à-dire celui de la petite vierge effarouchée, tels les Jean-Charles Lajoie et autres Yvon Pedneault, éternels insatisfaits, qui s’empressent de jouer aux “grands connaisseurs” alors que la rondelle n’est même pas encore tombée sur la glace ! Faut le faire !
Rien qu’avec l’ajout de Scott Gomez, Brian Gionta et Mike Cammalleri, c’est au moins 200 points à eux trois, que l’on met en banque pour la saison prochaine… et encore ! En se basant sur leur dernière saison qui ne fût pas à la hauteur de leur potentiel et surtout, sur le fait que le duo Gomez/Gionta était séparé.
Évidemment, les railleurs l’ont facile en parlant de la “Schtroumpf Line”, sauf qu’ils oublient un détail : aussi “petits” soient-ils, ils ont toujours donné beaucoup de mal à leurs adversaires, même ceux issus des formations les plus robustes. Ainsi, le grand Zdeno, aussi intimidant soit-il, n’a jamais offert de solides oppositions quand il se faisait déborder par Gionta ou encore Gomez, dans sa propre zone.
Ajoutant à cela Markov et la nouvelle acquisition en défense, Jaroslav Spacek, deux joueurs qui sont reconnus pour bien savoir sortir la rondelle de leur zone et faire de belles premières passes, il est clair que nos adversaires devront maintenant être vigilants s’ils ne veulent pas provoquer des échappées.
Encore des incertitudes
Maintenant, ce sont plus des joueurs comme Plekanec, Kostitsyn (x2), et surtout Carey Price qui m’inquiètent, certainement pas trois bons joueurs d’avant très rapides, rarement blessés et dont deux (Gionta et Cammalleri) vont “remplir le net”. Car ces joueurs, s’ils ne sont pas échangés entre-temps, devront remettre de l’ordre dans leur tête, retrouver une bonne éthique de travail (même si celle de Plekanec n’est certainement pas à remettre en question), et surtout, jouer à la hauteur de leur talent.
Plekanec, je suis bien navré pour lui, mais il n’a plus le choix de retrouver son talent de marqueur. Price, quand à lui, devra reposer ses pieds sur terre et, quitte à utiliser un vieux clicher, retrouver sa concentration… tout au long de la saison.
Pour ce qui est des frères Kostitsyn, espérons qu’ils auront compris la leçon. Alors à moins qu’ils veuillent échouer dans une équipe de la KHL, il faudra qu’ils deviennent des joueurs qui pourront épauler adéquatement le premier trio. Car il est hors de question de se reposer sur un seul trio, à l’instar de l’an passé, pour espérer se rendre loin dans les séries éliminatoires…
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Arrêtons de pleurer après les Kovalev et autres anciens, place aux jeunes et tant pis pour les succès immédiats. Sachons investir pour l’avenir.
Nelson