Nouvelle lubie humaniste, nouveau terme aux bonnes senteurs politiquement correctes, « l’accommodement raisonnable » est à l’image des idées toutes faites à la mode : ça sonne creux !
Je pense qu’il faut revenir aux bases… Une société, telle quelle soit, repose sur des valeurs, des principes, mais aussi des lois qui forment et protègent l’identité et la spécificité de cette société. Et lorsque je parle de valeurs et de principes, ce sont des éléments qui transcendent les lois et les règlements. Ce sont des valeurs qui se sont construites de part l’histoire, et non pas du jour au lendemain, par les individus qui ont choisis de bâtir cette société.
Évidemment, même sans parler des immigrants, ces valeurs, ces principes, peuvent ne pas convenir à tout le monde. Des individus qui choisissent de vivre dans une relative marginalité, peuvent se sentir brimés par certaines valeurs… Il est évident que les principes et même les lois d’une société ne peuvent pas convenir à tous ! Qui n’a jamais ragé contre une loi ou un règlement de SON propre pays ???
Sauf que l’on part du principe que les valeurs de cette société sont fondées pour le bien être d’un ensemble, tout en essayant de ne pas trop brimer les minorités (quelles soient sociales ou ethniques). Car ce n’est pas parce qu’il est impossible de plaire à tout le monde, qu’il ne faut rien faire !
Lorsque l’on parle de valeurs, on parle par exemple de l’égalité entre les hommes et les femmes. On parle aussi du respect des croyances, de la liberté des cultes, etc. Ce sont des principes édictés par les luttes d’un peuple, par l’histoire, par le bon-sens aussi !
Le problème, c’est que les uns brandissent le principe de liberté de culte, qu’ils ont déjà, tout en refusant un autre principe fondamental de la société québécoise et canadienne : l’égalité des sexes. Et là il y a un problème, car les valeurs et les principes d’une société reposent AUSSI, sur leur équilibre et leur respect les unes avec les autres… Et que l’on NE PEUT PAS rogner sur un principe de société en revendiquant l’application d’un autre. Ça n’aurait plus aucun sens !
Donc, oui à la liberté de culte, tant et aussi longtemps que cette liberté ne rentre pas en conflit avec une autre valeur sociétale.
Autre chose de bien important : ces valeurs et ces principes sont justes, à partir du moment où ils sont valables pour tous.
Le gros problème avec les accommodements raisonnables, c’est qu’à force de créer des exceptions, l’on finit par brimer la majorité et par créer ce que nous avons l’habitude de combattre : l’inégalité face à la loi. Car ici, nous permettons à certains, ce que nous ne permettrons pas à d’autres. Où est la logique là-dedans ?
Un musulman ou un juif peut demander de ne pas avoir d’examens universitaires certains jours, mais pas un étudiant de la « majorité visible ».
Un musulman peut demander que sa femme soit exclusivement soignée par une autre femme, d’interdire même la présence d’un homme dans la même pièce… demande impossible pour un homme de la « majorité visible ».
Et d’autres exemples, on en connaît tous !
Où se trouve donc l’égalité des individus face à la loi, face aux principes de la société ?
Nous avons tellement peur de passer pour racistes, que nous sommes maintenant prêts à brimer cette « majorité visible », afin de facilité la vie à des extrémistes de tout poil.
Car que les choses soient bien claires, l’intégration se passe très bien pour l’immense majorité des immigrants et des communautés confessionnelles, la majorité des juifs ou des musulmans ne demandent rien de particulier. Par contre, les extrémistes, les intégristes, qui étaient traités en tant que tels dans leur propre pays, tentent d’imposer des principes d’intolérance à nos démocraties, trop préoccupées d’accommoder tout le monde, plutôt que de défendre les valeurs de nos sociétés.
L’Occident est le berceau de la démocratie, de la tolérance et de l’égalité des individus, quel message envoyons-nous lorsque nous permettons à certains des plus extrémistes, de pouvoir imposer leurs principes rétrogrades à la majorité ?
À part provoquer du mécontentement, et donc des frictions entre communautés, je ne vois pas bien ce que nous pourrions gagner.
C’est à nous d’être fermes, de défendre la liberté individuelle et de prôner nos valeurs, c’est de cette manière que nous arriverons à mieux intégrer les immigrants. Mais pour cela, il faudrait que les gouvernements mettent leurs culottes !