Pour ceux qui n’auraient pas suivit les épisodes précédents, je parle ici du Liban. Un pays magnifique, véritable perle de l’Orient sur les rivages de la Méditerranée, pays multiculturel, multi-religieux, qui est passé par quinze années de conflit né de frictions entre ces différentes communautés.
Ajoutons à cela un pays voisin totalitariste, la Syrie, qui rêve depuis toujours d’annexer le Liban, mais qui se heurte à chaque tentative à l’opposition de la population libanaise.
Sachant que les manœuvres d’invasion syriennes ne fonctionnent pas, la Syrie mise sur la déstabilisation du pays par l’intérieur pour arriver à ses fins. Ainsi, depuis 1982, le Hezbollah est devenu le principal allié de Damas et reçoit des quantités énormes d’armes et d’argent.
De là, le Hezbollah a pris le contrôle de la quasi-totalité du sud-Liban, chassant tout ce qui n’était pas Chiite. Ainsi, des milliers de Libanais ont été contraint de s’en aller vers le nord du pays, certains sont partis à l’étranger, laissant les fascistes du Hezbollah faire ce qu’il voulait dans une région où même l’armée libanaise ne pouvait pas aller !
Mais cela ne suffisait pas. Après la fin de la guerre, Rafiq Hariri devient le nouveau premier ministre du Liban et entreprend un énorme travail de reconstruction du pays. Tout cela semble porter fruit. La paix s’installe malgré l’occupation syrienne, et même les touristes commencent à revenir au Liban.
Et c’est bien ça le problème : ça fonctionne trop bien pour le Hezbollah et la Syrie. Surtout que Rafiq Hariri est ouvertement anti-syrien. Le 14 février 2005, Hariri est sauvagement assassiné par les services secrets syriens, avec l’appui du Hezbollah.
Manque de chance pour eux, Rafiq Hariri était un espoir pour des millions de Libanais et son assassina fût un déclencheur de la « Révolution du cèdre ». Des millions de Libanais défilèrent dans les rues de Beyrouth afin de demander le départ des syriens. Le 26 avril 2005, les soldats de Damas quittèrent le Liban sous la pression populaire, mais aussi des urnes ! Ainsi, la coalition anti-syrienne obtena plus de 56% des suffrages.
Malheureusement, le départ des syriens n’arrangea pas la situation du pays. Les pro-syriens souhaitant plus que jamais déstabiliser le Liban, des attentats à répétition secouent le quartier chrétien de Beyrouth.
Dans le sud, le Hezbollah se sent puissant et intouchable. L’aide syrienne s’intensifiant, les actions des fascistes chiites sont tout-azimuth et se dirigent également contre Israël. La suite on la connaît.
Mais après le départ de la Syrie, avec l’arrivée de l’armée libanaise dans le sud du Liban, avec le déclenchement d’une enquête officielle sur l’assassina de Rafiq Hariri, le Hezbollah se sent de plus en plus isolé sur la scène politique libanaise. De plus, les chefs du Hezbollah craignent que le résultat de cette enquête, arrive aux mêmes conclusions que celle dirigée par les Nations Unies : l’assassina de Rafiq Hariri a été organisé par la Syrie avec l’appui du Hezbollah.
C’est donc la grosse panique. Le Hezbollah retire ses ministres du gouvernement libanais, souhaitant ainsi faire tomber le premier ministre et provoquer de nouvelles élections, empêchant ainsi le déclenchement de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien premier ministre.
Mais rien n’y fait. Le gouvernement reste en place, soutenu par la communauté internationale et, en particulier, la France qui craint une prise de contrôle des pro-syriens.
Rien ne va plus. Les Syriens paniquent et organisent l’assassinat de Pierre Amine Gemayel, le fils de Amine Gemayel (ancien président du Liban). Pierre Amine Gemayel est l’étoile montante des anti-syriens, ministre de l’Industrie… il est aussi le neveu du regretté Bachir Gemayel, élu président du Liban en 1982, mais lâchement assassiné avant même de pouvoir exercer sa fonction.
Les pro-syriens voyaient en Pierre Amine Gemayel une menace sérieuse et visent toujours le même but : rendre le pays tellement instable qu’il sera plus facile aux syriens d’en prendre le contrôle total.
Ces dernières années, c’est la cinquième personnalité anti-syrienne qui est assassinée au Liban ! Marwan Hamadi, Rafic Hariri, Samir Kassir, May Chidiac – qui en a réchappé – Gebrane Tueni et le 21 novembre 2006, Pierre Amine Gemayel !
La majorité anti-syrienne du parlement et du gouvernement libanais s’attendait à ce genre de réaction. Cela faisait quelques semaines que des informations circulaient comme quoi les pro-syriens s’apprêtaient à des actions violentes.
Pierre Amine Gemayel, malgré tout, aimait circuler sans escorte, ils conduisait même parfois lui-même sa voiture non-blindée, quand on sait que dans nos pays stables nos ministres circulent presque toujours en véhicules blindés et avec des gardes du corps !
Je souhaite exprimer ici mes plus sincères condoléances à la famille Gemayel, mais aussi au peuple Libanais qui doit composer une nouvelle fois avec la violence.
Pierre Amine Gemayel, paix à ton âme.